Considerations on the mechanisms of integration of the dead in the early sedentary societies of the Near East (Natufian, 15-11.6 ka cal BP)

Avec le début de la sédentarité au Proche-Orient, le phénomène sépulcral, exceptionnel pendant toute la durée du Paléolithique, devient pratique courante. Dès lors, rassemblés dans l’habitat, vivants et morts entretiennent une relation au long cours et la frontière qui les sépare semble se brouiller. Beaucoup de sépultures ayant fait l’objet de fouilles anciennes, la lecture des liaisons spatiales et stratigraphiques et celle du traitement du corps défunt s’en trouvent aujourd’hui imprécises. Pourtant des indices subsistent d’une dynamique d’interdépendance qui s’accroît au fil du temps. On montrera, que bien au-delà d’une occupation du territoire dont ils seraient les gardiens, les morts prennent une place qui est déterminante dans la fondation puis la restructuration du hameau. L’emplacement des tombes, la succession des activités et des constructions témoignent d’une planification de l’espace où s’inscrit durablement le rôle de chacun. L’alternance d’un traitement individualisé et collectif des défunts semble correspondre à des modifications d’occupation des hameaux. On constate alors que si le lien entre sépultures et habitat se relâche, le temps funéraire s’allonge et la frontière qui sépare vivants et morts devient perméable.

Bocquentin, Fanny, et Camille Noûs. « Considerations on the mechanisms of integration of the dead in the early sedentary societies of the Near East (Natufian, 15-11.6 ka cal BP) ». Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris. BMSAP 34, nᵒ 1 (2022)