Plateforme de référentiels
Coordination : Olivier Bignon-Lau, Pierre Allard
Technothèque Jacques Tixier (documentation de la technologie – techniques et fonction – de la céramique, de la pierre taillée, des perles en pierre dure, des matières osseuses, des coquilles travaillées et du métal)
Les référentiels de la Technothèque numérique et matérielle, produits de recherches ethnographiques et expérimentales, sont organisés en 5 sections :
La section « lithique » propose des outils d’aide à la recherche et à la formation. Un premier référentiel de la composante “aide à la recherche” vise à contribuer à la reconnaissance des techniques de taille. Le second, quantitatif, consiste en des données expérimentales d’ordre « économique » (quantités de produits et déchets, durée de travail pour une chaîne opératoire donnée). La composante d’intérêt didactique, dont le fonds « historique » a été constitué par J. Tixier, est formée de pièces et d’ensembles (nucléus et ses lames, biface avec tous ses éclats, etc), qui ont une valeur illustrative. Des séries formées de l’ensemble des produits (et éventuels sous-produits) d’un débitage, avec leur nucléus, sont également mises à disposition des étudiants pour s’y exercer au remontage et à la lecture au démontage.
Techniques céramiques
La collection « techniques céramiques » comprend plus de 700 objets (tessons ou vases complets). Ces derniers sont issus d’observations expérimentales et ethnographiques menées depuis 1992 en Europe (Angleterre, Danemark, Espagne, France, Grèce), en Afrique (Afrique du Sud, Cameroun, Éthiopie, Gabon, Sénégal), en Asie (Inde, Jordanie, Philippines, Sri Lanka), ou encore en Amérique (Mexique, Équateur).
L’intention première a été de constituer un référentiel des techniques de façonnage, finition, traitement de surface, décor et cuisson. Le résultat est la mise à disposition d’un répertoire de stigmates ou traits diagnostiques de ces techniques.
Pointes et d’aiguilles en os
Le référentiel expérimental de pointes et d’aiguilles en os à partir de plusieurs corpus archéologiques du Néolithique ancien de Méditerranée a été constitué dans 2 objectifs : 1) mieux documenter, par la caractérisation des macro- et micro traces d’usure, la fonction de ces outils ; 2) développer une méthode d’analyse adaptée à la matière osseuse. La collection présente au sein de la technothèque représente pour l’instant une partie du référentiel. Il s’agit surtout de pointes, fabriquées essentiellement sur des métapodes de caprinés ou de bœuf, débitées par sciage et/ou percussion, et façonnées par raclage et/ou abrasion. Dans l’ensemble, les objets du référentiel ont été employés à des fins diverses, et présentent des usures de volume et de surfaces parfois relativement marquées, dont les caractéristiques sont présentées dans la base de données et illustrées par des photographies à la fois macro et microscopiques.
Métal
La collection « métal » concerne exclusivement la métallurgie du cuivre, et comprend plus d’une centaine d’objets. Elle est divisée en trois collections thématiques :
-“Métallurgie du cuivre”, constituée d’artefacts liés à la chaîne opératoire de fabrication d’un objet en cuivre ou alliage (minerais, scories, alliages) issus de collections archéologiques et expérimentales
-“Coulabilité des alliages cuivreux”, qui comprend des artefacts en cuivre et alliages issus d’essais expérimentaux de coulabilité de différents alliages à base de cuivre
-”Laitons”, qui contient des fragments de creusets céramiques expérimentaux visant à étudier les modes d’élaboration du laiton par cémentation.
Parures
La collection parure comprend deux sections. La première, Coquille, est en relation directe avec l’étude des parures du site Paléolithique, Mésolithique et Néolithique de Franchthi (Grèce), dans lesquelles dominent les mollusques marins. Des collectes systématiques des trois principaux taxons ornementaux ont été effectuées, Tritia (Cyclope) neritea et pellucida, Columbella rustica et Antalis sp. Toutes les collectes ont eu lieu sur des plages de l’Argolide, proches du site.
Les objectifs étaient les suivants :
-Déterminer les différentes modalités possibles de collecte et leur difficulté.
-Déterminer les quantités de spécimens récoltés dans un temps donné, la variabilité entre collecteurs, la variabilité entre lieux et modes de collecte.
-Étudier la variabilité inter-annuelle dans les populations collectées vivantes (dimensions, taux de juvéniles).
-Constituer des référentiels sur les états de préservation en thanathocénoses et par la collecte d’individus vivants.
-Comparer les stigmates et la répartition sur les coquilles des perforations naturelles et anthropiques.
-Comparer les courbes de dimensions avec celles des ensembles archéologiques pour rechercher une éventuelle sélection des individus transformés en éléments de parure.
-Disposer de matériel expérimental pour tester les hypothèses sur les techniques de perforation.
Perles en cornaline de Cambay (Inde)
La technothèque offre à voir les pièces ethnographiques et expérimentales collectées à Khambhat (Cambay), petite ville indienne du Gujarat située à l’extrême pointe du Golfe de Cambay, lors de trois missions menées en 1988, 1993 et 1998. Ces collections sont uniques.
En effet, d’une part l’activité de taille de la pierre a quasiment disparu de la planète y compris la taille des perles en cornaline dont l’activité a périclité depuis les années 2000 ; d’autre part, les données ont été collectées dans le cadre d’expérimentations de terrain strictement contrôlées à haute valeur scientifique. Ces dernières ont eu pour objectif de caractériser les habiletés de taille et leur processus d’acquisition au cours de l’apprentissage.
Industrie osseuse (Technos et université Paris 1)
Cette collection de référence, véritable outil de consultation, comporte plus une centaine de séries expérimentales (débitage et façonnage) sur diverses matières dures d’origine animale illustrant différents contextes chronologiques. Il documente différents schémas opératoires par fracturation, extraction, bipartition, segmentation ou réduction. Il est le fruit de nombreuses séances d’expérimentation organisées dans le cadre de l’atelier thématique du CNRS Technos (coord. A. Averbouh et M. Christensen) et dans le cadre du stage de Master de UP1 « Transformation des matières dures d’origine animale : théorie et pratique ». (coord. M. Christensen et N. Goutas).
Collection ostéologique « Francine David-Thérèse Poulain »
Outil indispensable à la bonne pratique de l’archéozoologie, cette collection a été constituée majoritairement par les apports des deux chercheuses emblématiques ayant œuvré auprès d’André Leroi-Gourhan. Depuis plusieurs années, Olivier Bignon-Lau a travaillé à réunir ces fonds ostéologiques pour les harmoniser et créer une collection de référence riche et pratique dans son utilisation. Cette collection se compose des principales espèces de grands mammifères, dont des éléments squelettiques humains, des rongeurs, des oiseaux, des coquillages fossiles ou non, etc. Ces éléments permettent l’identification des parties squelettiques et des espèces, ce qui est primordial dans tout travail en archéozoologie comme en technologie osseuse.
Malacothèque – coquilles fossiles et actuelles d’Europe, du Proche-Orient et d’Océanie
La malacothèque regroupe des collections de coquilles de mollusques marins, fossiles et actuelles, issues de référentiels actualistes réalisés dans le cadre des différents terrains et projets soutenus par l’UMR. En particulier, elle documente les ressources éocènes fossilifères du Bassin parisien (projet Foss’Île-de-France, coord. C. Peschaux et J.-M. Portier), des espèces ornementales de la Mer Égée (projet parures de Franchthi, Grèce, coord. C. Perlès) et de la Mer Rouge (études parures de Mallaha, d’El-Wad et de Hayonim, Israël, coord. L. Davin) ou encore des spécimens du Pacifique de Polynésie française (collection mise en place pour le laboratoire du CIRAP, Université de Polynésie française, coord. G. Traversat). Ainsi constituée de plusieurs milliers d’individus appartenant à plusieurs centaines de taxons (Gastéropodes, Bivalves, Scaphopodes, Polyplacophores), la malacothèque représente un outil indispensable (identification des espèces, variabilités intra- et inter- spécifiques, altérations taphonomiques, origines géologiques et/ou géographiques) venant appuyer les travaux menés, dans l’UMR, sur l’exploitation des mollusques (alimentation, outillages, parures).
Lithothèque du Bassin parisien et silex Cénozoïque du Bassin parisien
Ce référentiel est directement adossé au PCR “Les silicites cénozoïques d’Île de France” (coord. P. Allard et V. Delvigne). Il est dédié à des types singuliers de roche du Tertiaire : les silex et silcrètes cénozoïques (notamment Bartonien et Ludien) d’Ile-de-France, dans l’objectif d’offrir une base de connaissances inédites sur leur caractérisation précise, leur origine géographique (sourcing) venant ainsi répondre à des questionnements majeurs sur l’organisation socio-économique et culturelle dans le Bassin parisien pour toutes les périodes de la Préhistoire.
Pofatu
La base de données Pofatu est une compilation de données géochimiques et de métadonnées archéologiques pour le sourcing des artefacts lithiques. Entièrement accessible en ligne et en libre accès, Pofatu fournit à la communauté scientifique un référentiel régulièrement mis à jour sur Zenodo et GitHub qui permet la réutilisation des données existantes en créditant les travaux passés et l’amélioration de la reproductibilité des analyses de provenance. Pofatu est gérée par A. Hermann en collaboration avec R. Forkel (MPI-EVA, Allemagne).