PRÉSENTATION

L’UMR Temps

L’Unité Mixte de Recherche, Technologie et Ethnologie des Mondes PréhistoriqueS, l’UMR 8068 TEMPS, est un laboratoire d’archéologie sous la triple tutelle du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS): Institut des Sciences Humaines et Sociales, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1), et de l’Université Paris Nanterre (UPN), en partenariat avec le ministère de la Culture et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP). L’unité est actuellement hébergée par la Maison des Sciences de l’Homme Mondes (MSH Mondes) à Nanterre.

L’objet central des recherches développées au sein de cette unité concerne les sociétés du passé, de la Préhistoire la plus ancienne aux périodes historiques. Ces recherches privilégient l’étude des techniques et une approche palethnologique au sens large. Elles embrassent la diversité des groupes humains provenant d’environnements contrastés (terrestres, maritimes, montagnards, désertiques), aussi bien en Europe, qu’en Asie, en Afrique, en Océanie, en Amérique australe et au Proche Orient. C’est donc de l’étude des «Mondes PréhistoriqueS » dans leur grande diversité qu’il est question. L’unité est également fortement impliquée dans l’enseignement et la formation à la recherche en archéologie (Licence-Master-Doctorat) dans les deux universités de tutelle et, en particulier, elle est associée aux Écoles Doctorales : ED112 – Archéologie (UP1) et ED395 – Espaces, Temps, Cultures (UPN).

Historique

L’UMR TEMPS, créé le 1er janvier 2022, résulte du regroupement de deux unités d’archéologie : l’UMR 7055 Préhistoire et Technologie et l’équipe Ethnologie Préhistorique de l’UMR 7041 ArScAn.

L’UMR 7055 Préhistoire et Technologie a été créée le 1er janvier 1999, sous la double tutelle du CNRS et de l’Université Paris Nanterre,  dans la lignée d’une équipe antérieure, Équipe de Recherche Archéologique n° 28 (ERA 28) du Centre de Recherche Archéologique fondée en 1980 par Jacques Tixier et initialement basée à Meudon puis séparée sur deux sites : Meudon et Sofia-Antipolis. Depuis toujours, la thématique développée dans ce laboratoire concernait la technologie, d’abord lithique puis céramique et osseuse, à laquelle s’est ajoutée, dans la décennie 2010, la métallurgie. Le champ méthodologique consistait à scruter en profondeur le potentiel d’informations des techniques, forger de nouveaux concepts, faire émerger des indicateurs et de nouvelles voies de recherche. Dans cette perspective, l’une des forces de l’UMR, et non des moindres, puisque c’est ce qui a fait en partie sa renommée, était la constitution de référentiels, orientation scientifique historique du laboratoire depuis sa création.

L’équipe d’Ethnologie préhistorique, sous la double tutelle du CNRS et de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, était l’héritière du laboratoire fondé en 1967 par André Leroi-Gourhan dont elle avait conservé l’intitulé. Installée tout d’abord au Collège de France et au Musée de l’Homme, elle a ensuite investi des locaux dans le sud de Paris (rue de l’Amiral Mouchez au milieu des années 80) avant d’intégrer l’UMR 7041 ArScAn, à la Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie – René Ginouvès, en 1997. C’est la démarche palethnologique des sociétés humaines qui est à l’origine de la création de cette équipe, au-delà des périodes et des terrains variés couverts par les différents programmes. Les thématiques développées correspondaient pour une bonne part aux domaines de recherche privilégiés d’André Leroi-Gourhan : les techniques, l’habitat, l’art, les pratiques funéraires. Enfin, une place prépondérante a toujours été accordée à la fouille d’habitats préhistoriques (Pincevent, Étiolles, Ormesson, Mallaha, Offing, etc.) constituant autant de « laboratoires – clés » pour la reconstitution des traditions culturelles et des comportements des groupes du passé. L’équipe a été présente en différents points du globe (Afrique, Europe, Océanie, Patagonie, Proche-Orient) où elle développait des collaborations étroites avec de nombreux acteurs institutionnels. En parallèle à ces démarches à caractère chronologique et/ou géographique, ont été développées des approches épistémologiques, historiographiques et, plus récemment, de valorisation de la recherche.

Au fil des générations et des programmes de recherche, les collaborations entre ces deux unités complémentaires sont devenues nombreuses et leur fusion s’est imposée à tous comme un moyen de renforcer nos acquis et nos compétences scientifiques dans un pôle de Préhistoire à l’assise bien structurée par une longue expérience de terrain, un enseignement complémentaire et un réseau international étendu.

Projet scientifique 2022-2026

L’UMR TEMPS couvre par son vaste spectre chronologique et géographique des problématiques de recherche allant des premières humanités en Europe à l’apparition des villes et de l’écriture. Son architecture scientifique est construite selon différents niveaux de problématisation :

  • 3 axes principaux composent la charpente de l’UMR et correspondent aux grands domaines chronologiques et géographiques alimentés par de nombreux programmes de terrain sur les 5 continents. Parmi eux, deux correspondent au cœur historique des deux équipes qui fusionnent dans cette nouvelle UMR : les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique de l’Europe occidentale et les sociétés en cours de néolithisation au Levant, en Afrique et en Europe. S’ajoute un troisième axe, novateur, centré sur les sociétés maritimes transpacifiques allant de l’Asie à l’Amérique du sud. Dans ces contextes particuliers, l’étude des traditions orales et la linguistique apportent de précieux témoignages, impliquant le recours aux sources ethno-historiques. Les recherches archéologiques se combinent ainsi avec l’anthropologie historique pour retracer et comprendre la complexité des trajectoires humaines.
  • 5 thèmes centrés sur des problématiques spécifiques permettent de réunir tous les membres et d’engager des réflexions collectives transversales dépassant les cadres chronologiques ou géographiques. Ils viennent structurer transversalement l’UMR, et ont été pensés à différentes échelles, de l’individu au collectif, du site au territoire, du temps court au temps long. Trois d’entre eux abordent des problématiques archéologiques transculturelles (pratiques techniques et symboliques, exploitation du milieu et transformation des ressources, alimentation, mobilités) sous des angles qui renvoient aux spécificités méthodologiques fondatrices des deux équipes réunies. Les deux derniers thèmes alimentent une réflexion de fond sur la construction de nos pratiques de recherche, leur évolution et la transmission des acquis scientifiques.
  • Un pôle spécial consacré à la valorisation de la recherche œuvre au transfert du savoir produit vers un public plus large en articulant la recherche archéologique aux enjeux sociétaux actuels.
  • Une plateforme offre une visibilité à nos référentiels à usage pédagogique et scientifique : ostéothèque, lithothèque, technothèque, etc.