Mathilde Buratti

Domaine de recherche

Disciplines :

Dans chacun de mes sujets de recherche, j’ai visé la transdisciplinarité. Mes diplômes concernent diverses disciplines : archéologie, ethnologie, droit, agriculture et histoire de l’art. Grâce à cette formation pluridisciplinaire, j’ai pu varier les approches d’un corpus d’œuvres et ainsi croiser les résultats pour obtenir une compréhension élargie du sujet d’études.

 

Terrains d’études :

Le continent africain dans son ensemble et certaines aires à fortes interactions culturelles comme le Cameroun, l’Algérie, le centre de la Côte d’Ivoire et le regroupement de cultures « Dogon » au Mali et au Burkina Faso ont servi de terrains à mes recherches.

 

Thématiques :

Je me suis spécialisée dans l’étude des productions symboliques des sociétés africaines et leur évolution au cours du temps.

 

Dans un premier temps, j’ai travaillé sur les boîtes servant à la divination par les souris en Côte d’Ivoire. L’analyse de ces objets témoigne d’une évolution des schémas cognitifs des cultures les utilisant (Agni, Gouro, Toura, Baoulé et Yohouré). Cette pratique actuellement profane garde des traces d’un ancien rite religieux. L’appui de textes historiques et ethnographiques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle a permis d’identifier la divinité concernée et la cause probable du basculement du sacré au profane. Les Lobi installés plus au nord du pays et au Burkina Faso pratiquent une divination par les souris avec des maisons dédiées et les oracles sont interprétés à partir des traces de pas de l’animal sur un sol sableux, comme chez les Dogon pour le renard pâle. Les boîtes à souris seraient une adaptation de la divination Lobi liée à un mode de vie moins sédentaires. En effet, les mécanismes religieux sont les mêmes mais la boîte et les plaques divinatoires à dix tiges permettent de rendre la divination portative. L’étude de la chaîne opératoire de production des boîtes traduit les différences culturelles entre Gouro, Yohouré et Baoulé, notamment concernant la place de la femme ainsi que la formation et le statut des artistes.

 

Ensuite, je me suis attelée à retracer l’historique des coupes de Hogon suivant la même visée (évolution des rites dogons) et les mêmes préceptes méthodologiques d’analyse transdisciplinaire de mon corpus d’objets. L’usage a fortement évolué au cours du XXe siècle et les rites religieux associés aux ogo banya semblent avoir disparus.

 

Ma thèse a porté sur les perles et objets perlés du Cameroun. Toujours dans une visée diachronique, j’ai tenté de comprendre les raisons de l’engouement des sociétés camerounaises pour les perles, leur préciosité, leurs usages et leurs symboliques. Cette recherche m’a amenée à me rendre compte de la présence d’une certaine pensée « continentale » avant même son affirmation durant les indépendances vers 1960.

 

Un des critères essentiels de la préciosité des perles et de leur usage était la couleur. C’est pourquoi je focalise désormais mes recherches sur les usages culturels des couleurs dans les productions symboliques des sociétés africaines, en partenariat avec des collègues français (CNRS, musée de l’Homme, musées de France, université Paris- Nanterre et université de Lorraine) ainsi qu’avec des instituts africains (OPNCA, université de Koudougou et université de Brazzaville).

Domaine d'enseignement

A l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, j’ai exercé diverses activités d’enseignement depuis plusieurs années, notamment :

  • Membre du comité de suivi de thèses (depuis 2020)
  • Membre de jury de thèses de doctorat (depuis 2021)
  • Tutrice de mémoire (depuis 2019)
  • Chargée d’enseignement (cours et TD) pour le séminaire « Préhistoire, archéologie et arts anciens de l’Afrique » (2016-2022) niveaux L3 à doctorat ainsi que pour le séminaire de licence 2 « histoire des arts d’Afrique » en 2017-2018 (aide au remplacement de Maureen Murphy durant son congé maternité).

 

Je suis titulaire d’une qualification de maître de conférences depuis 2018.

 

Soucieuse d’une recherche transmise à tous, j’ai dispensé des conférences également en dehors des réseaux universitaires, notamment au collège George Politzer à Bagnolet (zone REP+) durant l’année scolaire 2018-2019 et au sein d’une maison de l’Enfant à Boulogne Billancourt. J’ai par ailleurs ponctuellement animé et participé à la création d’expositions muséales (« Les funérailles bamiléké » au musée de Bamesso au Cameroun et « le Rouge et le noir, couleurs de la Préhistoire » au musée de la Préhistoire de Lussac-les-Châteaux en France) ainsi qu’à des associations comme détours des mondes.

 

Souhaitant renouveler les enseignements afin de les rendre plus ouverts aux différentes disciplines, j’ai été membre du projet Confluences de la ComUE HESAM auquel participait l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. De même, grâce au programme « in situ » de la Seine Saint Denis, j’ai créé des ateliers de « recherche en sciences humaines » tous les jeudis après-midi durant une année scolaire pour une classe de 4e SEGPA.

Programmes de recherche

Rouge, études diachroniques (RED) : programme transversal de recherches associé à l’UMR 7041 ArScAn depuis 2018. Je suis porteuse du projet qui comprend d’une vingtaine de personnes. Cf. le carnet associé au groupe :  https://rouge.hypotheses.org/

 

Les couleurs dans les arts d’Afrique de la préhistoire à nos jours : programme de coopération universitaire international associant MNHN, université de Tamanrasset, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’université de Koudougou.

 

TSANGA, projet piloté par l’université de Lorraine associant des chercheurs de divers pays et de diverses disciplines, spécialisés dans l’étude des couleurs des pays d’Afrique.

 

ArtchéoCongo : programme international de recherche en sciences humaines (archéologie, ethnologie, préhistoire et histoire de l’art) visant à documenter le patrimoine culturel du bassin du Congo.

Bibliographie sélective