Rémi Hadad

Domaine de recherche

À la frontière entre archéologie et anthropologie, mon travail explore l’importance du temps, de la mémoire et de la durée dans la constitution des collectifs humains. D’un côté, j’étudie le rôle que joue l’architecture dans cette dimension de la vie sociale ; de l’autre, je mets en évidence la nécessité d’historiciser nos conceptions très abstraites de l’évolution sociale. Par là, je m’interroge sur ce que pourrait être la contribution propre de l’archéologie, de son regard et de ses méthodes, aux enjeux contemporains et aux sciences sociales en général.

Ma recherche porte plus spécifiquement sur la « Révolution néolithique » au Proche-Orient, où j’ai participé à différentes missions archéologiques en Syrie, en Turquie et, désormais, à Chypre. Je m’intéresse notamment à l’émergence précoce de la monumentalité dans les premières communautés sédentaires néolithiques. Plutôt que d’y voir un marqueur évolutif, je montre que la dimension temporelle de ces bâtiments – depuis leur construction jusqu’à leur destruction ritualisée et le rapport qu’entretiennent les habitants avec leurs restes – offre une perspective nouvelle sur une période qui voit se transformer en profondeur les relations au territoire, aux non-humains et au politique.

Thèse de doctorat en Anthropologie : Les bâtisseurs de ruines. L’architecture, le pouvoir et le temps à l’aube de la révolution néolithique (Levant, Précéramique), soutenue le 20/12/2019 à l’Université Paris-Nanterre. Direction : Catherine Perlès. Jury : Frédéric Keck, Miguel Molist, Valentine Roux, Alain Schnapp, Charles Stépanoff.

Domaine d'enseignement

À l’université Paris-Nanterre, j’ai enseigné à divers niveaux l’anthropologie des techniques, l’anthropologie de la nature, l’archéologie du politique, les textes fondamentaux de l’anthropologie, l’introduction à la préhistoire et l’archéologie néolithique. J’ai également été chargé d’un cours d’introduction à l’anthropologie de l’espace à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. J’ai encadré, enfin, des étudiants sur des terrains de fouilles, notamment pour le Çatalhöyük Research Project et l’Université Stanford.

Programmes de recherche

Terrain archéologique en cours : membre de la mission “Néolithisation” à Chypre, fouille du site de Pakhtomena.

Recherche post-doctorale financée par la Fondation Fyssen, hébergée par l’UCL Institute of Archaeology (Londres) : “Of clay and bones: Fractal bodies and living buildings in the Neolithic Revolution” (2020-2023).

Prix “Jeune chercheur” 2022 de la Fondation des Treilles. Projet : “Anathème. Pratiques sacrificielles et sens des ruines dans l’Orient néolithique”.

Programme éditorial : Bâtisseurs de ruines. La révolution néolithique à contre-temps, adaptation de ma thèse de doctorat, à paraître aux éditions Zones Sensibles.

Bibliographie sélective